HANNA JONES, T.1 LA TRAQUE, SOPHIE CASTIGLIONE

F I C H E   D U   L I V R E

Titre : Hanna Jones, T1 La Traque
Auteur : Sophie Castiglione
Nombre de pages : 231 pages
Genre : Young adult
Éditeur : Autoédité, 2018

S Y N O P S I S

   Hanna voit sa vie chamboulée à l’aube de ses dix-huit ans. Le Roi des vampires, qui s’amuse à s’immiscer dans ses rêves depuis quelque temps, lui envoie maintenant ses sbires, adeptes de sang frais. Il veut sa mort… et vite. Par chance, elle rencontre Argan Blàs. Il est le chef des Rebelles. Avec son allure de gothique peu fréquentable et ses pupilles anormalement noires et attirantes, il lui apprend que leurs têtes sont mises à prix. Elle est la seule à pouvoir mettre un terme au règne du Souverain des Ténèbres.

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M Y   I M P R E S S I O N (attention spoilers)

   Bonjour à tous ! On se retrouve aujourd’hui pour une nouvelle chronique et cette fois-ci, il s’agit d’un roman de la catégorie « young adult ». Ceux qui me suivent savent que j’ai un coup de cœur pour ce genre depuis quelques mois désormais et donc j’en dévore pas mal en ce moment. Pour une fois, j’ai décidé de me lancer dans un roman autoédité. Ce choix ne s’est pas fait sans appréhension. En effet, je suis souvent déçue avec les romans autoédités pour plusieurs raisons : des couvertures souvent très « cheap » qui ne donnent pas envie de lire le roman (ou qui ne correspondent pas vraiment à l’histoire), une écriture trop simple (tout à l’indicatif présent, des dialogues longs et redondants) et des histoires d’amour bidons. Cependant, j’essaye quand même d’en lire quelques-uns de temps en temps car je suis toujours admirative des gens qui se lancent dans l’écriture et ont le courage de tenter l’autoédition car ce n’est pas donné à tout le monde et parfois ça permet de faire de belles découvertes.

   Malheureusement, ce roman ne fait pas partie de cette dernière catégorie car selon moi, il condense presque tout ce que je n’aime pas dans les romans autoédités. Quand je dis « presque », c’est parce que la couverture de ce roman-ci est vraiment très jolie. En toute sincérité, quand je l’ai vue, je n’ai pas du tout pensé à un roman autoédité. Au contraire, la couverture fait très professionnel. Les couleurs sont adaptées à l’ambiance qui veut se dégager du roman, les polices sont bien choisies, l’image correspond au personnage principal et permet de l’imaginer… Franchement, c’est un très bon point car on peut dire ce que l’on veut, dans la masses des e-books disponibles sur Amazon, une belle couverture est ce qui fait ressortir un livre et donne envie de lire le résumé pour savoir si l’on va l’acheter ou pas et c’est un pari gagnant pour ce roman.

Le voir lever la maison sur Ethan m'avait énormément déçue. Argan était un démon et je l'avais trop vite oublié.

   Néanmoins, même si la couverture est jolie, le style et l’histoire n’ont pas du tout suivi et c’est une grande déception en ce qui me concerne. Le livre se lit vite, l’écriture est fluide, mais le monde créé par l’auteure n’a rien d’original : on se trouve dans une ville des États-Unis qui est peuplée par des vampires. Le « roi » des vampires veut tuer la dernière Hunter (chasseuse) avant qu’elle ne se charge de lui et cette dernière veut venger ses parents qui ont été tués par les vampires… La gamine orpheline qui cherche à se venger, c’est tellement vu et revu ! Quant au royaume des vampires, il ressemble énormément à ce qu’on peut retrouver dans les classiques du genre. C’est vraiment dommage car au final, l’histoire n’est pas très originale et on ne parvient pas à entrer vraiment dans le monde d’Hanna. L’histoire manque en effet cruellement de descriptions qui auraient permis aux lecteurs de s’imprégner de ce monde. Quant aux rares descriptions présentes, elles sont d’une telle redondance… À croire que l’auteure n’avait que le mot « musclé » en tête pour décrire tous les personnages masculins : quel cliché ! La pauvreté du vocabulaire se retrouve également dans les dialogues qui sont très répétitifs et sont d’une platitude exaspérante ! Je crois qu’alterner le point de vue d’Argan et celui de Hanna participe justement à cet effet de répétitions, il aurait été plus judicieux de se concentrer sur le point de vue de Hanna et d’approfondir certains aspects du personnage et de rajouter des péripéties.

   La psychologie des personnages laisse également à désirer. La Hunter n’est pas très sympathique, elle fait vraiment cruche, gamine superficielle et parfois elle est saisie d’une folie folle furieuse (aucune crédibilité) : elle était vraiment chiante. Je crois que connaître ses pensées a été une véritable torture lors de ma lecture… Elle ne pensait qu’au corps du vampire, puis elle était choquée car il avait montré sa vraie nature (le nombre de fois où elle dit qu’Argan l’a déçue… Hm, après la première fois, on avait compris), mais elle retombait vite sous son charme. Trop versatile. Elle semblait beaucoup plus intéressée par le physique de son compagnon que par sa quête. D’ailleurs, sa quête, en est-elle vraiment une ? J’ai vraiment trouvé que l’histoire manquait de rythme et de réalisme. Une fois les vampires rebelles se font massacrer, ils tombent les uns sur les autres suite à un seul coup (c’était tellement risible), et la fois d’après, le gentil vampire tue tout le monde à lui seul et a la réputation de faire peur à tout le monde… Cohérence, où es-tu ?

Une odeur de tabac émanait de lui comme d'habitude, c'était délicieux. J'inspirai ce parfum sans retenue avant de passer mes nerfs sur lui :
— Tu n'as aucune envie d'être ici et moi non plus. À titre d'info, je suis la seule qui suis censée être en colère.
— J'ai bien compris que tu étais résignée à t'éloigner de moi depuis que j'ai refait la face à ton petit copain, mais tu sais quoi ? J'ai comme devoir de t'apprendre à te battre et ça s'arrête là.

   Ce problème de cohérence apparaît également dans le caractère d’Argan. Ce dernier a une psychologie bien trop féminine. On voit que l’auteure a voulu en faire « son » homme idéal car elle y projette un peu tous les fantasmes féminins (il s’avoue ses sentiments tellement vite), mais les hommes sont-ils vraiment ainsi ? J’en doute. À force de vouloir en faire un chevalier servant parfait, on se retrouve avec un héros vraiment ramolli qu’il faudrait retravailler à dose de testostérone. Rajoutons à cela qu’il reste beaucoup de coquilles dans le roman… Une bonne relecture s’impose ainsi qu’une refonte totale des personnages.

   La seule surprise de ce roman (qui est bien trop conventionnel à mon gout), c’est le personnage d’Ethan. Le retournement de situation à la fin du roman surprend vraiment. Je ne m’attendais pas à ce que le personnage évolue ainsi. C’est une bonne idée car ça a permis de donner un bon rebondissement à l’intrigue qui en manquait cruellement.

   J’ai lu sur le blog de l’auteure qu’un second tome est en cours d’écriture, mais ça sera sans moi. Ce roman m’a laissé un gout amer : il se lit vite, ça peut aider à passer le temps si on s’ennuie, mais ce n’est pas une histoire qui marque et ce tome ne donne pas envie de lire la suite. On voit que c’est le premier roman d’une « fan » de romans young adult qui a voulu s’essayer à l’écriture, sans convaincre.

E N   C O N C L U S I O N

★★★☆☆   

   Une histoire beaucoup trop convenue sans originalité, des personnages sans charisme, une écriture répétitive... Ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable. Une histoire de vampires pour passer le temps et qui se lit vite, c'est tout ce que je retiendrai de ce roman. 6/10

Vous pouvez retrouver l'auteure sur son blog et son compte instagram.

Stéphanie